La défaillance masculine
La défaillance masculine dans la littérature européenne du XIXe siècle
Alice V.
Mémoire de recherche en littérature sous la direction de Jacques-David Ebguy, Université de Paris, juin 2021.
« Tel un preux chevalier, le poète chante les louanges de sa dame. Hélas, elle ne l’entend guère, c’est presque comme s’il était déjà mort. La courtoisie, miroir d’un amour impossible mais triomphant, laisse place à l’amour romantique puis décadent. Tour à tour, chacun dessine son propre idéal, couronné d’exaltation et de désespoir. L’être chevaleresque était fort, passionné, il sacrifiait corps et âme pour combler sa dame. Le héros du XIXe siècle, sans même prendre les armes, défaille à l’écho de sa présence. L’amour et la servitude – si nous pouvons qualifier son existence dans une époque dite patriarcale – ne sont cependant pas les seuls motifs de la défaillance masculine. Elle est elle-même impliquée par une réécriture du genre qui propose à l’homme d’autres rôles que celui de conquérant. Dans la littérature du XIXe siècle se dessine une masculinité bien plus riche et complexe. Notre but n’est pas seulement d’évoquer l’inversion des rôles sexués, qui est sujette à l’inconstance, mais d’explorer davantage l’individualité du personnage masculin, en particulier ses failles. »