La pudeur chez Sade
La pudeur : un sentiment à proscrire pour l'héroïne sadienne
Alice V.
Étude littéraire et sociologique sur les rapports entre pudeur et féminité chez Sade, Université de Paris.
« Dans le jardin d’Éden, Ève cueillit le fruit défendu, symbole du bien et du mal. Le bien conduit à la vertu, à la spiritualité ; le mal, quant à lui, nous reconduit sur terre, là où tout n’est que souffrance et dépravation. Ce passage célèbre de la Genèse annonce également l’apparition de la pudeur. Adam et Ève se cachent, craignent de se voir l’un l’autre. Heureusement, les peintres leur font honneur en dissimulant leurs parties « honteuses » sous des feuilles de vigne. […]
Bien qu’elle ne soit pas universelle, sa définition ne connaît aucune variation. C’est un sentiment de gêne, de réserve, devant tout ce qui a trait à la sexualité. Mais elle se traduit aussi par la délicatesse d’un individu qui ne voudrait pas choquer son interlocuteur ou lecteur. Or, la pudeur ne guide pas la plume de Sade, il l’exprime lui-même dans son Idée sur les romans. »